La lumière des étoiles met en valeur l'obscurité qui les entoure [PV: GABYYYY]

La lumière du jour avait à peine fanée que déjà, les habitants de la nuit avaient déjà étendus leurs emprises sur les terres qui étaient auparavant baignées dans la lueur ardente du soleil. Les longues étendues de landes d'Elfheim étaient nimbées de noirceur et chacun travaillait à sa manière. Les petits du monde, les esclaves, étaient au soin de leurs maîtres ou en train de les maudire. Les normaux du monde, ceux qui étaient parmi les races supérieurs créés par les Dieux de l'endroit, vivaient leurs vies au plus complet qu'ils leur étaient possible, se noyant dans la richesse, la luxure ou le pouvoir selon leurs choix. Les grands du monde, les Dieux et les Demi-Dieux s'amusaient à jouer avec ceux qui se croyaient les plus grands sur Terre. Mais dans l'ombre, celui qui se dirigeait vers une plaine désertique sous la lueur des étoiles était sans Dieu, ni maître. Il n'y avait pas d'hommes comme lui. Seulement lui. Vanael se sentait toujours invincible quand le voile de la nuit couvrait ses épaules et il avait bien souvent raison. Son esprit de stratège lui avait pourtant dit que celui qui n'est fort que la moitié d'un jour n'est pas vraiment invulnérable et que n'importe quel Dieu pourrait le détruire aisément s'il lui faisait face de jour. La nuit, c'était une autre histoire. Son compagnon d'arme de la guerre des Nylbeims, Darkness, était un Dieu de la Folie et n'aurait sans doute jamais avoué que le pouvoir d'une des créations de lui et Crowley pouvait être sur un niveau d'égalité avec les Demi-Dieux, mais le Darkscens en était convaincu. Qui pouvait se prévaloir d'être capable de résister à son pouvoir, le Marionnettiste? Personne de sa race, et il pouvait se douter que personne des races inférieures ni supérieures ne pouvait y résister. C'était là l'étendue de l'arrogance de Vanael Dorach, la Main Noire, Darkslayer et Héro de la Guerre des Nylbeims. C'est ce qu'il pensait alors qu'il avançait dans les rues, encapuchonné dans une cape noire comme le ciel à présent.

Il sortit de la ville, les ombres le camouflant et le faisant avancer à bonne vitesse, tandis que les étoiles prenaient de plus en plus de lumière dans le ciel. Il avait envie d'être loin de la populace de la capitale pour une nuit. Il ne fallait pas le prendre pour un solitaire plein de déprime qui voulait s'éloigner des autres. Non, il adorait faire souffrir ceux qui tombaient sous sa main et les mise en scène macabres étaient son pain quotidien. Ce que le Darkscens recherchait dans la nature, c'était l'inspiration pure. La sauvagerie de la nature était une source continuelle d'idées pour chacune des situations qu'il pouvait imaginer. La nuit, on imagine ce qu'on désire et tout paraît possible. Au grand jour, l'imagination pâlit. La nuit, on voit des choses inexistantes et on y croit sans mal. C'est pourquoi il aimait se retrouver seul, loin de tous, de ceux qui étaient des lèches-bottes comme de ceux qui étaient des jaloux. Car pour Vanael, il n'existait que ça. La dualité était un concept qu'il acceptait pleinement et il détestait ceux qui prêchaient le juste milieu. L'homme, comme n'importe quel race d'ailleurs, n'était qu'un animal simple qui ne méritait pas l'attention qu'on lui donnait. Au cœur de chacun des membres de chacune des races, il vivait un désir profond pour le bien ou pour le mal. Bien que plusieurs s'évertuaient à le dissimuler ou à le déguiser, passant alors pour des êtres plus complexes et plus neutre, la racine de chacune de leurs actions pouvaient être retracés, ce qui rendait leurs façades aussi transparentes que la vitre. Vanael voyait à travers chacun de ses masques minables, de ses artifices de novices et se servaient de ses pouvoirs pour imposer sa vision, le noyau de son être qui était profondément méchant. C'est aussi grâce à cette vision et cette lucidité qu'il retournait le truc des faibles contre eux, créant des personnages plus vrais que natures, des mises en scènes si crédibles que les gens croyaient en être les auteurs.

Il atteignit finalement la plaine qu'il cherchait avec impatience. C'était un endroit très spécial qu'il avait trouvé il y avait plus de mille ans de ça. C'était plus une clairière dans la forêt, adossé au flanc d'une petite colline. L'herbe y était douce et le vent était coupé par les arbres, épargnant ceux qui y demeurait. Si on écoutait bien, on pouvait entendre le bruit d'une chute au loin. Elle n'était pas si loin en fait, il suffisait de monter un peu dans la colline et sur l'autre versant, il y avait un petit lac d'eau pure et claire. Le Darkscens entra tranquillement dans la clairière, s'arrêtant momentanément à l'orée de celle-ci, la contemplant avec une certaine révérence. Il sentait de la puissance ici, se sentant tellement plus puissant quand il y était couché. Il était certain que du Nexus était caché dans le coin. Il entra et vint se coucher sur l'herbe, fixant tranquillement les étoiles, qui elles seules lui renvoyaient son regard.