Une matinée comme les autres pour la demi déesse. Levée aux aurores depuis la forteresse avant d'aller faire semblant de s'acquitter de sa tache quotidienne. Des documents à classer... Et oui, tout ce qui se passait en ce monde était répertorié. Les arrivées, les départs... les achats, les ventes... il y avait le courrier aussi à trier... ils avaient beau être divins, on ne recevait pas que des lettres de vœux. La plupart finissaient à la poubelle sans être lues. Bah oui, on lui a dit de trier... Jugeant en avoir fait assez elle quitte la forteresse pour rejoindre la Cité d'Elfheim. Une idée la turlupinait... quelque chose de particulier qu'elle doutait que les dieux pourraient comprendre.
C'est bien joli de veiller sur Elfheim, d'avoir le pouvoir, d'y être respecté la plupart du temps... Elle connaissait peu voir pas les gens qui y vivaient. elle ne connaissait les races que par les descriptions qu'on en faisait dans les livres... ce n'est pas comme ça qu'elle voulait les connaitre... elle venait d'acquérir une demeure en centre ville... mais y habiter seule était exclue. C'est là qu'elle s'était décidée à se rendre au marché des esclaves. Si ce lieu l'insupportait d'ordinaire elle s'y rendait...

La première chose qui la choquait était de voir tout ces gens, ces êtres plus ou moins vêtus agglutinés dans de petites cellules, liés de partout pour les plus récalcitrants. Setsuna serre les poings... mais elle n'y pouvait rien... même à la forteresse les esclaves étaient chose courante... On se presse pour l'accueillir. Un homme plutôt rond, les cheveux cimentés de gel, empestant le parfum qui contrastait avec l'odeur animale du lieu insistait lourdement pour qu'il achète "sa marchandise...." la meilleure parait il... pourtant elle ne lui porte aucune attention et dans un soupir il abandonne enfin et elle peut passer en revue les êtres exposés. Son attentions se porte d'abord sur un hybride canin dont la démonstration d'une docilité exemplaire semblait attirer foule avant d'entendre un homme crier. Elle se retourne et la, juste face à elle apparaît un jeune homme... un démon d'après l'écriteau sur sa cage.
Elle s'en approche, quelque chose l’attire. La description que le marchant lui en fait ne lui plait guère... Elle n'a aucune notion de la valeur d'un esclave mais elle sait très bien qu'elle peut se le permettre. Elle pose ses doigts sur la cage sans aucune appréhension. Inconscience de la jeunesse peut être mais le marchand corrige vite ce faux pas... Elle soupire et le toise, sortant sa bourse pour la poser dans la main du marchant.



L'homme la prévient de se méfier... qu'il n'a pas encore était dressé et qu'il vaudrait mieux pour quelqu'un comme elle d'opter pour un modèle plus travaillé.. Seulement elle ne l'écoute déjà plus. Puisqu'il ne veut lui ouvrir elle saisit distraitement son trousseau et passe quelques instants à chercher la bonne clef. Sa main se pose sur le visage du démon pour le relever doucement vers elle. L'intensité de son regard est stupéfiante... Elle caresse sa joue puis ses cheveux alors qu'elle ôtait doucement la chaîne autour de son cou, puis ses chevilles avant de s'arrêter. Elle se place très simplement face à lui alors qu'elle entend encore le marchant s'égosiller en vantant d'autres spécimens incroyable alors qu'elle s'adresse doucement à ce démon qu'elle vient d'acquérir sur un coup de tête. Le lieu n'était pas aux présentations selon elle, sa question fut posée sans réellement en être une, sa décision était prise, ce serait lui. Alors si elle devait lui faire face chez elle… autant juger de l’état dangereux qu’on lui prêtait tout de suite.


Sa voix se voulait neutre alors qu’elle attendait patiemment un geste, une parole du démon qui pourrait être exploitée comme une réponse. Son avis était tout aussi intéressant pour savoir comment se comporter avec lui.

Il semblait absent, amorphe pour ne pas dire mort... elle ne comprenait décidément pas comment ils pouvaient garder des hommes en vie dans ces conditions. Ce démon qu'elle venait d'acheter... il ne faisait aucun geste, ne prononçait aucun mot... avait il un quelconque handicap ? Alors qu'elle allait se tourner vers le vendeur pour se plaindre de ces conditions de traitements elle se sent tirer en arrière. Elle bascule au sol bêtement en se prenant les pieds dans le pas de la grille. Elle rougit et les toise tout deux, honteuse. Setsuna se relève doucement. Elle comprend que le vendeur a au moins eu le mérite de lui éviter un sale coup. Son regard se perd sur le front de l'esclave, admirant ses cheveux d'un bleu intense avant de se heurter à ses cornes ensanglantées. Elle frissonne et tente de s'en détourner le temps d'épousseter ses vêtements.

Elle entend à nouveau cet idiot de vendeur se répéter. Sa voix criarde, cherchant toujours à mener sa vente à terme comme s'il ne s'agissait que d'un objet l’horripilait. Et cet esclave qui semblait n'en faire qu'à sa tête... Presque dangereux... Mais, elle ne lui en voulait pas, pas encore, à sa place, ainsi exposée elle aurait certainement agit de la même manière. Elle entend enfin la voix du démon. Une voix douce et délicieuse. En contradiction avec son attitude et le sens de ses paroles ce qui la confortait dans son choix. C'est cet homme qu'elle voulait. Pas un autre... Lui et lui seul. Il avait quelque chose d'intéressant, d'intrigant et d'attirant. C'était peut être juste une impression voir un caprice, ce qui ne serait guère étonnant de sa part... Elle soupire et s'approche à nouveau de la cage sans y pénétrer. Fixant son acquisition de longues secondes.


Elle soupire et attrape le bras du marchand, l'invitant à entrer dans la cellule en souriant. elle ne voulait pas le tuer, non, juste lui faire comprendre que son comportement était des plus déplacé... en prime elle avait un... disons un mini service à lui demander.

« si vous pouviez oter les traces de sang sur son front... »

Le marchand s'execute, tremblotant comme une feuille mais il ne comptait pas aller contre la volonté d'une demi déesse. Setsuna arborait un large sourire en les observant alors qu'elle fouillait une petite boite sur un présentoir. Après tout il fallait le transporter jusque chez elle au moins... et puisqu'il ne voulait pas la suivre une alternative s'imposait naturellement. Elle fait la moue, les choix n'étaient pas des plus plaisants... Aucun ne lui convenait réellement mais elle devrait s'y faire. D'une voix douce elle s'adresse au démon en continuant de fouiller la boite.


Il ne coopérait pas... Toute gentillesse gratuite a des limites... s'il ne les avait pas encore franchi elle comprenait maintenant qu'elle devait être un minimum méfiante. C'est amusant à quel point ses idées sur les esclaves venaient d'être bouleversées. Vous vous doutes bien que ceux employés à la forteresse sont d'une docilité exemplaire tant et si bien qu'elle pensait tout simplement que c'était dans leur caractère... Ce lieu lui indiquait très nettement le contraire. Ses doigts se resserrent sur une dose de tranquillisant. Si l'idée d'avoir à en utiliser lui déplaisait elle ne voyait pas d'autre alternative pour l'emmener sans courir le risque de se blesser l'un ou l'autre... Elle fera la paix à sa conscience plus tard... La demi-déesse attendait la sortie du marchand tout en observant ce démon... Vraiment... il avait quelque chose dans le regard que les autres n'avaient pas.

Cet etre la fascine pourtant... ce qu'elle lit en son regard ne lui plait guère... non elle n'était pas pathétique... juste... Inexpérimentée... Sa vie se résumait à sa chambre chez ses parents et à la Forteresse divine d'Elfheim...c'est dire l'expérience de la vie qu'elle avait... lentement elle le voit à nouveau porte un coup de tête en avant. Ce jeune homme était quand même complexe... il ne voulait pas être traité comme un esclave mais agissait comme une bête... Elle espérait que c'était simplement le stress d'être enfermer... sinon comment allait elle l'occuper chez elle. Bah oui, Setsuna cherchait dans son esclave plus la compagnie que le service en lui meme... Avec lui... elle n'allait pas s'ennuyer s'il était toujours aussi doux et aimable...

Setsuna essuie sans broncher l'insulte de l'être aux cheveux bleutés, estimant que sa colère était normale. Alors qu'elle s'approche pour lui répondre dans le blanc des yeux elle voit le marchant, furibond lui passer devant et le gifler fermement. "Hey !" Elle n'a pas le temps d'en placer une que déjà l'homme est étalé plus loin au sol. Elle n'aide pas le marchand à se relever... se faire remettre en place par l'une de ses victimes de temps en temps ne pouvait pas lui faire de mal... soyons un peu logiques tout de même. Elle s'étire un rien, l'atmosphère était des plus tendues. Confiante elle entre à nouveau dans la cage, toisant le démon, la seringue prête à l'emploi dans le dos.

« Je doute que cet homme connaisse ton prénom... tout comme je suis certaine qu'avant ou après l'achat tu n'aurais pas daigné me le donner... Je ne t'en tiens pas rigueur. Ce lieu n'est pas des plus accueillant pour bavarder... Permet moi de résoudre ce soucis.»

Elle effleure sa joue de deux doigts, détournant son attention un instant le temps de planter fermement l'aiguille en sa cuisse, injectant une lourde dose de sédatif avant de se reculer de quelques pas, incertaine. Elle ne cherchait pas le conflit, il s'imposait de lui même. Tout en reculant elle lui murmure doucement, de manière à ce qu'il soit le seul à entendre.

« Désolée... tu m'y contrains... petit démon. Le trajet ne sera pas bien long... rendez vous à la maison... »

Elle sort totalement de la cage pour faire face au vendeur, essayant une ultime fois de la dissuader de l'emmener. Elle saisit sa bourse et en retire une poignée de pièces avant de le fixer très sérieusement. Elle faisait tout pour paraitre banale et il se permettait de lui balancer son rang et ses origines au visage en public... Si elle souhaitait l'ébruiter elle l'aurait fait d'elle même. Se faire connaitre est simple... Passer inaperçue l'est moins c'est bien connu. Elle jongle avec quelques pieces d'une main, devant lui, semblant chercher à capter son attention sur sa faute, certaine qu'il n'oserait rien lui réclamer.

« Sachez, monsieur, que vous avez levé la main sur lui alors qu'il était mien... Vous devriez vous méfiez de la colère des dieux vous aussi. On est pas spécialement prêteur... ceci vaut bien un dédommagement. » Elle lui sourit ironiquement et esquisse un clin d'oeil. « A la prochaine très cher... en espérant que l'accueil soit meilleur. Oh... vous récupérerez vos pièces si vous trouvez quiconque pour le porter à ma résidence... si ce n'est pas trop demandé. »

Ceci fait elle retournait observer le jeune homme, un rien inquiète d'avoir trop forcé sur la dose. Elle n'y connaissait absolument rien avouons le.